Le vol sur les chantiers de construction représente malheureusement un problème majeur pour de nombreuses entreprises. La valeur des actifs mobiles est parfois très élevée et la perte d’outils, d’équipements et de véhicules affecte non seulement le bilan, mais retarde également l’ensemble du projet de construction. Ce problème peut toutefois être contenu : il existe aujourd’hui de nouveaux moyens d’améliorer la sécurité des ressources sur les chantiers de construction grâce à la numérisation. De plus, le renforcement de la sécurité n’est qu’un des nombreux avantages de l’utilisation des outils numériques dans la gestion des projets de construction.
Quel est l’impact réel des vols sur les chantiers de construction ?
Entreprendre un projet de construction peut s’avérer très coûteux. Les ressources nécessaires sur le chantier incluent des machines et des équipements lourds, des outils, des véhicules et des matériaux, ce qui signifie qu’il existe inévitablement un risque financier considérable. Il est difficile de trouver des données complètes concernant les pertes dues aux vols dans le secteur de la construction, mais il existe certaines données indicatives qui permettent de mettre en évidence l’importance du problème.
Selon l’estimation du National Equipment Register (NER), le coût du vol de matériel aux États-Unis en 2016 varie entre 300 millions et 1 milliard de dollars environ, la plupart des estimations se situant aux alentours de 400 millions de dollars (ces données n’incluent pas le vol d’outils ou de matériaux de construction, les dommages causés aux équipements et aux locaux lors d’un vol, ni les pertes dues à l’interruption des activités !). Le NER indique également que le prix moyen des machines retrouvées par la police avec l’aide du National Insurance Crime Bureau (NICB) et du NER est de 29 258 dollars.
Au Royaume-Uni, en 2007, la perte subie par le secteur de la construction était estimée à plus de 400 millions de livres sterling par an en raison du vandalisme et des vols. Le Chartered Institute of Building a également indiqué que le coût des actes de vandalisme et des vols varie en fonction de la région du pays et de la taille de l’entreprise (plus l’entreprise est grande, plus les pertes sont importantes).
Au Canada, Aviva a rapporté en 2018 que 46 millions de dollars d’équipement étaient volés chaque année et son enquête auprès de 100 entreprises de construction a révélé qu’elles subissaient en moyenne deux vols par an, avec des pertes moyennes de 25 900 dollars pour les véhicules immatriculés et de 1 600 dollars pour les outils.
Quelles sont les ressources volées ?
La réponse est simple : tout ce qui n’est pas sécurisé et qui a de la valeur ! Le diagramme ci-dessous montre quels types de matériels lourds font l’objet de vols aux États-Unis. Nous constatons que les machines agricoles sont la principale cible des voleurs (Les raisons pouvant être des difficultés accrues pour sécuriser les grands chantiers et le fait que les machines sont plus faciles à vendre), mais il apparait clairement que les équipements de construction représentent une part importante du total.
Comment empêcher les vols ?
Si les mesures traditionnelles de sécurité, telles que des serrures et cadenas, continuent de jouer un rôle essentiel, les récents progrès technologiques favorisent grandement l’utilisation d’outils numériques. L’une des erreurs les plus courantes consiste à ne pas surveiller et gérer correctement les ressources sur site, ce qui favorise le vol d’outils, y compris par certains travailleurs. Heureusement, la numérisation permet de rectifier facilement une telle erreur.
Parmi les différentes applications de la technologie numérique permettant d’améliorer la sécurité des chantiers de construction, nous retrouvons :
- L’installation de dispositifs de traçage, tels que des dispositifs Bluetooth à basse consommation d’énergie (BLE) sur les équipements et les outils de valeur, et de technologie de suivi et de localisation des véhicules et des machines.
- Le suivi des entrées et sorties des travailleurs dans une zone clôturée 24H/24 et 7J/7 grâce à un lecteur de badges connecté, qui permet de contrôler l’accès et le statut administratif des travailleurs.
- Les systèmes de caméras de surveillance, qui constituent une technologie éprouvée, bien que les images étaient parfois de mauvaise qualité et que les caméras étaient, dans le passé, pratiquement inutiles pour identifier les criminels. L’amélioration de la qualité d’image a toutefois dissipé ce problème. Ces systèmes peuvent s’avérer coûteux, mais un bon réseau de surveillance – lorsqu’il est utilisé parallèlement à d’autres mesures de prévention contre le vol – reste un bon moyen de dissuasion et peut également fournir un enregistrement vidéo très utile en cas d’accident sur le site.
- La planification efficace des livraisons de matériel et d’équipement pour s’assurer qu’ils peuvent être enregistrés et sécurisés immédiatement permet d’éviter de tenter les voleurs. Bien sûr, la gestion des matériaux de construction est plus compliquée qu’il n’y paraît et c’est pourquoi les outils numériques de planification des ressources sont si importants.
Une réflexion commune
Les applications énumérées ci-dessus ne sont pas exhaustives, car il existe de nombreuses autres possibilités d’utiliser les technologies numériques sur les chantiers de construction. Si certaines de ces applications ne permettent pas d’empêcher physiquement les vols, le fait d’indiquer clairement que les équipements lourds sont équipés d’un traceur, par exemple, est susceptible de dissuader de nombreux voleurs opportunistes. En effet, ce sont souvent les sites les moins protégés qui sont la cible des voleurs.
La mise en œuvre d’une approche conjointe proactive, où des mesures de sécurité physique sont soutenues et renforcées par des outils numériques, permet d’améliorer la sécurité de votre site et de protéger vos précieuses ressources de construction. Cette méthode permet de réduire les pertes inutiles et de respecter les délais des projets, ce qui est une bonne chose dans n’importe quel secteur d’activité, et plus particulièrement dans le secteur de la construction, où un grand nombre des ressources sont utilisées chaque jour et souvent stockées pendant la nuit.